Abeilles en grève
Les apiculteurs suisses ont banni depuis longtemps les antibiotiques. Ils produisent du miel 100 % naturel, sans intervention chimique, même si la tâche est devenue difficile à cause de la mondialisation qui nous a apporté d’Asie le varroa, un acarien minuscule qui se reproduit dans les alvéoles des larves et détruit rapidement toute la ruche si l’on n’intervient pas.
L’agriculture dépend des abeilles pour une grande partie de ses productions. On estime à plusieurs centaines de millions de francs la valeur du travail des 190'000 colonies d’abeilles en Suisse pour la pollinisation des arbres fruitiers, du tournesol, du colza, de la luzerne et de la plupart des légumes.
Les arboriculteurs, principaux bénéficiaires des abeilles, s’apprêtent à leur administrer un coup fatal. Traiter les arbres contre le feu bactérien par des antibiotiques est une absurdité : la bactérie s’habituera très vite au médicament, et nous trouverons des antibiotiques dans les produits de la ruche, miel, gelée royale et pollen. L’Office fédéral de l’agriculture prétend qu’il n’y aura pas de résidus dans les fruits, ce dont je doute, mais il oublie complètement les abeilles butineuses, qui devraient faire grève pour que les services ingrats de l’administration se repentent. Paysans, n’utilisez pas ces antibiotiques, ils vont vous faire perdre tout le crédit que vous avez difficilement et légitimement acquis auprès de la population par votre travail avec la nature.