Le territoire suisse est vendu au plus offrant. Le récent scandale du canton d'Obwald qui prévoit dans son plan directeur une zone spéciale pour riches dans l'un des plus beaux paysages du canton est contraire au bon goût, à la Constitution fédérale et surtout à l'esprit suisse issu de la Réforme, qui veut que l'on réduise les inégalités entre citoyens, que l'on partage ses richesses et qu'on ne les expose pas de manière ostensible. Le faux pas d'Obwald a été cautionné par le Conseil fédéral qui a approuvé le plan directeur du canton, avant de s'offusquer un peu tard lorsque l'opinion publique s'est emparée du sujet.
Une application correcte de la loi fédérale sur l'aménagement du territoire permettrait déjà d'empêcher ce type d'abus et bien d'autres qui privatisent et enlaidissent peu à peu les plus beaux paysages du pays. Très démocratique la loi suisse prévoit le libre accès aux forêts et aux pâturages. Dans le même esprit les paysages traditionnels et les rives des lacs restées encore libres doivent être restituées à la population et non pas être sacrifiés aux constructions pharaoniques du business sportif, d'entreprises multinationales ou de quelques personnes immensément riches.
Le Conseil fédéral avait préparé un modeste projet de révision de la loi sur l'aménagement du territoire qui prévoyait une meilleure supervision des cantons par la Confédération. Il est revenu en arrière, c'est décidément son sens préféré. Pourtant il est urgent d'empêcher les communes et les cantons de massacrer le patrimoine commun du peuple suisse.