L'engouement pour les agro-carburants destinés à remplacer le pétrole faisait déjà craindre une destruction accélérée des forêts tropicales. La gangrène s'étend maintenant à l'Europe.
Parce que les changements climatiques ont provoqué une réduction de la production agricole, et que l'Union Européenne veut augmenter la production d'agro-carburants, la Commissaire européenne à l'agriculture Mariann Fischer Borel vient de proposer de supprimer l'obligation introduite en 1992 de consacrer 10% du territoire agricole à des jachères. D'un jour à l'autre les fleurs, les insectes, les reptiles, les oiseaux, les mammifères se verront privés de 4 millions d'hectares rien qu'en France, dans des régions où ils n'ont pas d'autres refuges, car la monoculture céréalière a détruit les éléments naturels du paysage. C'est une catastrophe pour la faune et la flore et un recul de la politique agricole.
On joue l'environnement contre la nature. Une mesure pour lutter contre les changements climatiques supprime l'un des piliers de la biodiversité. La mesure est d'autant plus perverse que l'un des meilleurs moyens d'atténuer les effets des changements climatiques est de maintenir une nature riche, des forêts, des haies, des prairies naturelles.
Espérons que la Suisse ne suivra pas ce chemin, et que l'Union Européenne refusera les propositions de sa Commissaire à l'agriculture.