Lorsque la politique parvient enfin à prendre quelque mesure en faveur de l'environnement, basée sur de longues études scientifiques, il se trouve toujours un petit malin pour jeter le doute sur les conclusions des experts. Deux cas récents le confirment : un journal gratuit affichait que la limitation à 80 km/h sur les autoroutes ne contribue pas à améliorer l'environnement, ce qui est faux. Un autre journal romand publiait la même semaine un article qui remet en question l'origine humaine des changements climatiques actuels, ce qui est en contradiction avec les conclusions de milliers de scientifiques. Aucun de ces deux articles n'apportait le moindre élément vérifiable pour étayer ses dires.
Bien des drames écologiques, tels que pollutions au mercure, aux hydrocarbures ou à l'amiante, sites contaminés, déforestation et désertification, auraient pu être évités ou minimisés si l'on avait écouté plus tôt ceux qui nous mettaient en garde contre ces risques.
Le principe de précaution, adopté dans la déclaration de Rio en 1992, invite à prendre des mesures dès qu'un ensemble de constats scientifiques indiquent un danger potentiel grave, sans attendre des certitudes absolues, qui n'existent pas dans les sciences, encore moins en politique. Prendre des mesures assez tôt permet de s'adapter facilement et évite des coûts humains et financiers qui deviendront exorbitants si l'on ne fait rien.
En écologie le doute ne doit pas profiter aux accusés, les pollutions, mais aux victimes, les générations futures.