Les villages les plus pauvres du Brésil, arrachés par des coulées de boue, ne sont pas victimes de la fatalité, mais de notre civilisation. Nous avons rompu les équilibres que la nature a mis des millions d'années à créer.
L'augmentation de la population, qui a triplé en 50 ans, est due à une médecine qui sauve des enfants, sans que nous soyons capables en même temps de contrôler les naissances. On sauve des enfants dont les deux tiers sont promis à la misère.
Cette augmentation de la population crée une pression destructrice sur des milieux qui autrefois la protégeaient contre les intempéries, tels que les forêts et les zones humides.
Le phénomène est amplifié par la boulimie de la société de consommation qui se répand comme une infection sur l'ensemble de la planète. On détruit les forêts de palétuviers, qui protègent les côtes tropicales contre les ouragans, pour augmenter la production de crevettes, et on coupe les forêts tropicales pour planter des palmiers à huile destinés à remplir nos réservoirs de biocarburants.
Le monde rétrécit, et les plus pauvres qui ont perdu leur terres se concentrent en les endroits les plus hostiles, où ils seront victimes du prochain éboulement.
Il faut remplacer le projet absurde de croissance par un projet d'harmonie, d'épanouissement, de retenue, d'humilité, de partage, de solidarité.