Les Indiens d'Amérique du Nord respectaient la nature parce qu'ils avaient compris qu'elle ne fait qu'un. La science a confirmé cette intuition des anciens. Tous les éléments de la nature dépendent les uns des autres. L'air, les forêts, l'eau, le climat sont liés. Les prédateurs assurent la santé des populations dont ils se nourrissent. Les oiseaux mangent une grande quantité d'insectes ravageurs et les abeilles assurent la pollinisation des arbres fruitiers. La nature crée la diversité, la complémentarité et l'harmonie.
Au contraire l'homme moderne envahit la nature et il s'acharne à exclure ce qui ne lui ressemble pas ou lui fait concurrence. Les Japonais chassent les dauphins avec une brutalité insoutenable. Les Valaisans ne tolèrent pas la présence du loup. A Fribourg, ce sont les hérons cendrés qui dérangent, parce qu'ils se nourrissent de poissons. Et à Marseille on a organisé une battue parce que 100 sangliers dans les Calanques menaceraient la sécurité des 1,2 millions d'habitants. On a peur des araignées, on écrase les insectes, on élimine les mauvaises herbes à coup de tondeuse et d'herbicide. L'humanité se retrouve de plus en plus seule, avec ce qu'elle a construit (son béton, ses ordinateurs) ou transformé à son image (ses poules en batterie). Cette solitude, dans un monde qui ne sera plus constitué que de miroirs de nous-mêmes, nous rendra fous.