Les manifestations de violence de la jeunesse dans la banlieue parisienne me remémorent les expériences sur le comportement des rats qui montrent qu'une fois entassés sur des espaces trop petits les animaux les plus pacifiques du monde deviennent agressifs les uns envers les autres et s'entretuent, même si ils ont assez à manger.
Si des rats ont besoin de place, combien plus les humains peuvent-ils prétendre à jouir d'espace, de diversité, de liberté, d'intimité, d'espoirs et de visions.
Entasser des jeunes dans des quartiers sans âme, sans parcs, sans nature, sans emploi, sans avenir provoque inévitablement une explosion de violence, apparemment absurde, mais au fond naturelle, biologique.
Il y a deux leçons à tirer de ces évènements : il faut lutter mondialement contre la surpopulation humaine, par l'information, l'éducation et le développement, et il faut créer des espaces urbains de qualité, où il fasse bon vivre.
Oui à la ville en ville, mais dans des cités à dimension humaine, riches d'espaces naturels et d'équipements culturels. Les grands ensembles bâtis anonymes, et tout particulièrement les tours sont sources d'anonymat, d'isolement social, de tensions. Pensons-y avant de suivre certains architectes et politiciens en mal de reconnaissance, qui souhaitent laisser à la postérité une marque visible de leur passage, au détriment de la qualité de vie des habitants.