Inscrire dans la Constitution une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre ne me paraît pas être une bonne idée pour deux raisons :
Une réduction de 30% est insuffisante. Pour stabiliser le climat il faut réduire nos émissions de 60%.
La Constitution n'est pas le lieu approprié pour fixer des buts chiffrés et datés. Il y a pour cela la loi sur le CO2, qu'il faut renforcer pour une prochaine période, jusqu'à 2020 par exemple.
C'est d'une autre initiative dont nous avons besoin : une vaste alliance de la politique, de la science, et de l'économie pour développer les technologies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique) et économes en énergie (transports collectifs efficaces, pile à combustible, minergie).
La politique doit fixer des buts, édicter des normes, imposer des taxes, voter des crédits de recherche, investir dans les transports publics et prescrire un aménagement du territoire moins dispersé. La science doit concentrer ses efforts sur une recherche utile, capable de répondre aux besoins de la société. Ces deux facteurs conduiront l'économie à investir davantage dans les réponses aux changements climatiques et à mettre sur le marché les technologies nécessaires.
La Suisse sera doublement gagnante. Elle deviendra moins dépendante des importations de pétrole, de gaz et d'uranium, et son industrie fera de bonnes affaires sur la scène internationale.