Le prix du pétrole flambe. Les marins protestent, les camionneurs s'inquiètent, les bourses flanchent.
Et pourtant il est clair qu'une ressource non renouvelable finira par s'épuiser, d'autant plus vite que nous en consommons toujours davantage. Ce sont les économistes qui nous ont appris que les prix sont fonction de la rareté et de la demande d'un produit. Il n'y a donc aucune surprise dans ce phénomène. On le savait. Alors pourquoi avoir laissé notre société dépendre à ce point des énergies fossiles ? Nous en consommons en Suisse trois fois plus qu'en 1960, dix fois plus qu'en 1910.
On peut prolonger l'exercice en développant des technologies peu gourmandes en énergie, mais on n'empêchera pas l'épuisement des énergies non renouvelables si nous ne changeons pas radicalement de priorités, de système économique, de style de vie.
La sagesse nous dit de ne pas lutter contre l'augmentation du prix des énergies fossiles, mais au contraire de la favoriser, par exemple avec la taxe sur le CO2, afin que nous nous mettions sérieusement à les économiser.
Commençons dès aujourd'hui à changer, à faire chaque fois que cela est possible le choix d'une activité qui ne dépend pas du pétrole. Diminuer ne suffira pas, compenser encore moins. Il faudra un jour s'en passer complètement. L'ère des énergies fossiles n'aura été qu'un pic ridiculement étroit dans l'histoire de l'humanité.