L’incinération pollue
La polémique qui s’est développée autour du projet d’incinération de déchets napolitains à Genève a montré que la population suisse est en avance sur ses autorités. De l’office fédéral de l’environnement dont le représentant prétendait à la radio tout contrôler, sur le papier, au Conseil d’Etat genevois affirmant d’abord son incompétence, puis prononçant l’interdiction de l’importation, c’est surtout la langue de bois et le manque de stratégie qui ont prévalu dans ce dossier. Même si l’incinération en Suisse a atteint un haut degré de propreté grâce au tri qui permet de recycler les piles et les appareils électroniques, les filtres produisent chaque année 40’000 tonnes de cendres hautement toxiques, qui doivent être stabilisées et enfouies pour l’éternité dans des décharges spéciales. De plus 25 % du poids des déchets incinérés subsiste sous forme de scories, que l’on ne sait déjà plus où mettre. L’incinération n’est donc pas neutre : elle pollue. C’est pourquoi la loi suisse sur l’environnement prévoit en première priorité l’évitement des déchets à la source, et en deuxième priorité le recyclage. L’incinération ne vient qu’en dernier recours. Les efforts de la population suisse pour recycler ses déchets sont parfaitement justifiés pour protéger l’environnement. L’industrie et la grande distribution doivent quant à elles faire encore de sérieux efforts pour réduire la quantité de déchets à la source. Il est utile de le rappeler à nos autorités.