Ne déchirez pas vos calendriers, allez voter
Sans le droit de recours il faudrait refaire les calendriers, les cartes postales et les dépliants touristiques de notre pays car nombre de paysages qui y sont représentés tels que Aletsch, le Lavaux, les Bolle di Magadino, la Grande Cariçaie, la vallée de Joux, la plaine du Rhône valaisanne et les marais de Rothenturm ont été sauvés par le droit de recours qui a permis d’empêcher ou de modifier des projets pour protéger des forêts, des rives lacustres, des paysages, des biotopes et des bâtiments historiques.
Un mètre carré de sol helvétique est dénaturé chaque seconde, depuis 50 ans. Notre pays est si densément peuplé et bâti, qu’il faut une force indépendante pour défendre les derniers espaces libres et les paysages d’une grande beauté que certains sont prêts à sacrifier sous la pression de l’urgence ou de l’appât du gain. Si les recours étaient infondés, il serait facile à un juge de les rejeter rapidement. Mais 70% des recours des organisations de protection de l’environnement sont acceptés par les tribunaux, ce qui montre bien que la loi n’était pas respectée par les projets contestés.
Le droit de recours est un élément essentiel au fonctionnement de notre système démocratique : la justice doit pouvoir être saisie pour contrôler l’application du droit par les administrations. Ne vous plaignez pas la prochaine fois que vous constaterez la disparition d’un lieu cher, d’un paysage familier ou que l’on construira un vaste parking en face de chez vous sur une zone naturelle, si vous n’êtes pas allé dire un nom clair le 30 novembre à l’initiative contre le droit de recours. Le lendemain il sera trop tard.