Parmi de nombreuses mesures comprises dans un projet de contrat d’intégration des étrangers, le demi-canton de Bâle-ville organise des cours sur le tri des déchets.
Même si elle fait sourire certains, cette idée me plaît beaucoup. On me pose souvent la question : qu’est-ce qui fait la Suisse ? Pourquoi est-ce que la qualité de la vie et la sécurité y sont-elles si élevées, et l’économie si florissante ?
Nous ne sommes pourtant pas fondamentalement meilleurs que les autres. Mais il y a une chose qui frappe (encore) les étrangers de passage en Suisse : la propreté, le soin apporté aux pelouses, aux parcs, aux maisons, aux trains, aux routes, aux paysages.
Cette tradition d’attention, de sérieux, de responsabilité personnelle, de respect est une des composantes essentielles de notre vie en communauté. Elle est une garantie contre une main mise trop forte de l’Etat et contre les troubles sociaux.
Ce qui me préoccupe, c’est la disparition de ces valeurs simples : les mégots et les papiers jetés par la fenêtre de la voiture, les déchets abandonnés n’importe où, les tags, les incivilités qui se multiplient : tout ceci ronge notre société. Chaque nuit, le long du Rhin, la voirie de la même ville de Bâle ramasse trois tonnes de déchets abandonnés par les promeneurs.
Alors ces cours que l’on donne aux étrangers à Bâle, on devrait les répéter dans chaque canton, et les étendre aux Suisses.