Le dernier bastion
Que seraient « les beautés de la patrie » de notre hymne national sans nos forêts ?
La forêt, c’est d'abord l’écologie: elle est le plus vaste espace naturel sauvage, 30% de la surface de la Suisse, et constitue le seul milieu qui produit de l’eau de source de haute qualité. La forêt, c'est aussi la production: le bois est l’une de nos rares ressources naturelles renouvelables avec 5,3 millions de m3 produits en 2005. C'est encore la sécurité: la forêt protège des villages, des routes contre les avalanches et les glissements de terrain. Et c'est enfin les loisirs: sport, détente, observation de la nature.
Assurer ces quatre fonctions demande beaucoup d’attention et de soins, que la production de bois ne permet plus de payer entièrement, raison pour laquelle la Confédération et les cantons devraient investir davantage. Pourtant ces dernières années on a davantage coupé dans les budgets forestiers que dans les forêts.
Le Conseil fédéral présentera au printemps prochain une révision de la loi, pour libéraliser la gestion forestière. Heureusement cette révision se fera sous la pression de l’initiative de Franz Weber, allié aux forestiers, qui veut inscrire dans la Constitution le principe de la protection et de la gestion durable de la forêt et renforcer l’intangibilité de la surface forestière, dernier bastion contre l’invasion des constructions.