Sept cent mille personnes se bousculent au salon de l’auto, parmi lesquelles beaucoup recherchent sincèrement la voiture de l’avenir, moins polluante, moins bruyante, économe en énergie, curieuses de découvrir les deniers progrès vers une mobilité plus écologique. Au même moment dans la belle Ajoie jurassienne, les autorités et une majorité de la population de Vedlincourt, alléchées par les billets de banque d’un promoteur, acceptent que leur pays de rêve soit à jamais dégradé par la construction d’un circuit automobile sur quinze hectares de terres agricoles. Nous connaissions l’Ajoie pour les nombreuses traces de dinosaures qui y ont été découvertes, mais l’on ne savait pas qu’il s’y trouvait encore des dinosaures vivants, capables de soutenir ce projet d’un temps révolu. Jurassiens, ne vous laissez pas prendre dans ce circuit infernal. L’avenir du Jura est dans les technologies propres et le tourisme vert, pas dans un circuit automobile qui va transformer votre canton en quart monde bruyant et pollué. Au XXIe siècle, qui doit lutter contre les changements climatiques, préparer la civilisation de l’après pétrole, et mettre fin à la destruction de la nature, l’automobile doit redevenir un simple moyen de transport, le plus propre possible, et cesser d’être une expression de richesse, de puissance et de violence. Pour cette raison la Suisse devrait interdire non seulement les courses de formule 1, mais toutes les compétitions de véhicules motorisés.