Sacré
Tout est devenu marchandise. L’art, la culture, le sport et même l’environnement sont réduits à des objets économiques. Nous avons perdu le sens du sacré, nous ne comprenons plus la valeur d’un paysage au-delà de sa rentabilité touristique et immobilière, celle d’un arbre au-delà du prix de son bois ou encore celle d’une source au-delà de son exploitation commerciale. Le monde économique a étriqué, limité, humanisé notre horizon.
Notre bien-être et notre développement personnel ont pourtant besoin d’espace libre, de grandeur, de découverte, d’émerveillement, de confrontation avec ce qui nous dépasse. Si nous voulons vivre pleinement et transmettre aux générations futures un monde où elles puissent s’épanouir, nous devons respecter les valeurs esthétiques, émotionnelles, culturelles, morales et spirituelles de la nature et restaurer des lieux sacrés par une politique de protection inaliénable de parcs, d’arbres, de forêts, de paysages et d’écosystèmes naturels.
La perte du sacré nous concerne aussi nous-mêmes. Réduits à des êtres de production et de consommation, agents mécaniques et statistiques d’une croissance dont le seul but est de nourrir la machine économique pour elle-même, nous ne sommes plus que de la viande pensante. Parce que nous valons beaucoup mieux que cela, il est temps de nous lever pour empêcher que la croissance détruise la diversité de la nature et des cultures et transforme la planète en vaste marché financier.