Nous fêtons cette année les 400 ans de la première observation du ciel à l'aide d'une lunette par Galilée, et les 200 ans de la naissance de Darwin, deux scientifiques remarquables, tous deux condamnés par les autorités religieuses de leur temps. Il n'y a pourtant pas a priori d'incompatibilité entre science et spiritualité. En dévoilant la richesse de la nature, l'ingéniosité des lois de la physique et l'immensité du cosmos les scientifiques nous permettent d'admirer d'autant mieux l'?uvre du Créateur. Si comme le philosophe Benoît Spinoza nous considérons que l'Esprit est présent en toutes choses, alors la découverte des mécanismes de la nature devrait nous rapprocher de lui.
Certains scientifiques inspirés par la pensée de René Descartes, qui considérait les animaux comme de simples mécaniques, ont perdu la conscience qu'il existe en chaque chose une réalité qui nous dépasse, qu'Emmanuel Kant appelait noumène. Plus la science nous permet de pénétrer les secrets de la nature, plus nous sommes capables de comprendre qu'il est des questions sur les causes et les fins de la vie et de l'univers auxquelles elle ne répondra jamais. Nous portons dès lors encore davantage la responsabilité d'agir en respectant la nature dans sa globalité, dans sa diversité, dans son unité et dans la valeur de chaque écosystème, de chaque animal, de chaque plante, de chaque pierre qui méritent notre attention et notre affection en tant que partenaires de la même Création.