Je suis tombé de cheval. Trou noir. Je vous écris de l'hôpital. Les médecins ont diagnostiqué une tumeur au cerveau.
En quelques secondes je suis projeté sur l'essentiel : le sourire de Lea, ma fille de 10 ans, plus lumineux que le plus beau soleil de printemps, et la voix de mon fils Vincent, à Londres, plus douce qu'un pré en fleurs.
L'attention des amies et des amis qui m'entourent, et qui veillent à ce que Lea et Vincent ne perdent pas la joie de vivre, c'est la communion des Saints telle que l'exprime Albert Jaccard dans son analyse critique « Je crois? ».
Dans un tel moment il devient clair que l'important dans la vie c'est la fraternité, la gentillesse, la solidarité, le respect, la confiance, les joies simples, l'attention portée aux autres et à notre mère la Nature. Ce sont le partage, le temps pris pour la rencontre et l'échange, la générosité qui nous enrichissent, sans limite.
Notre agressivité, notre égoïsme, nos conflits, notre orgueil, notre boulimie énergétique et notre mobilité effrénée sont dérisoires, nous appauvrissent et détruisent la Nature.
N'attendons pas le verdict cinglant de la vie avant de transformer nos regards en élans d'amour, nos gestes en signes d'affection, nos succès en reconnaissance et en partage, nos douleurs en tendresse, nos soucis en sobriété, et de faire de chaque jour un nouveau projet de partage et de joie de vivre.