Les lumières de Jean-Jacques Rousseau pour l’élection du Conseil fédéral
Les raisonnements mathématiques ne suffisent pas pour décider de la répartition des sièges au Conseil fédéral. L’équilibre qui caractérise le système de concordance fait appel à un ensemble de facteurs plus complexe qui comprend certes le poids des divers partis, mais aussi la capacité du gouvernement à représenter l’ensemble de la population, y compris ses diverses minorités, et à nouer des propositions constructives qui rassemblent toutes les sensibilités politiques autour d’un consensus. Jean-Jacques Rousseau, pionnier de notre démocratie, a magnifiquement exprimé cette nécessité lorsqu’il écrivait dans Le Contrat social : « Ce qui généralise la volonté est moins le nombre des voix que l’intérêt commun qui les unit». Créer une majorité de droite au Conseil fédéral (2 UDC + 2 PLR) avec une quasi majorité de droite au Parlement met en danger le fonctionnement de notre démocratie. Il faut impérativement que les partis du centre (PDC, Verts libéraux, PBD, EVD) et les parlementaires modérés des autres partis s’entendent pour élire deux membres du Conseil fédéral afin d’obtenir une composition comprenant 3 UDC + PLR, 2 PS et 2 au centre.
Philippe Roch