Dans la Nature les relations multiples entre les organismes, les espèces et leurs écosystèmes empêchent des ruptures brutales qui pourraient nuire à la communauté du vivant. C’est par une fissure dans ce système cohérent mis à mal par la prolifération humaine, la surexploitation des ressources naturelles, la destruction des écosystèmes, l’élevage intensif, le commerce d’animaux sauvages et les pollutions qu’un le virus comme le Covid 19 a pu se développer hors de tout contrôle et se répandre rapidement sur la Planète entière. L’effondrement de la biodiversité, les atteintes aux écosystèmes et les changements climatiques nous promettent encore bien d’autres surprises de ce genre et je crains qu’à la sortie de la pandémie nous nous précipitions pour recréer le monde d’avant, celui de la croissance et de la compétition, du pillage des ressources et des déchets, sans égard pour la Nature qui constitue le seul vrai rempart contre une nouvelle épidémie.
Seule une vaste et puissante Nature libre et sauvage peut maîtriser les épidémies et maintenir un environnement favorable à la vie et à l’humanité.
Le ralentissement de la vie économique pendant la pandémie a permis à beaucoup d’entre nous de prendre le temps de porter attention à la Nature et de renouer avec elle une complicité depuis longtemps négligée. La rencontre d’un arbre, une balade au bord d’une rivière, l’immersion dans une forêt ou l’admiration d’un paysage campagnard nous ont montré combien la Nature nous fait du bien, nous émerveille, nous calme et nous rassure. Ces belles rencontres montrent le chemin d’une réactivation de la plénitude de notre contact avec la Nature en redéployant nos connexions physiques, rationnelles, émotionnelles, artistiques, intuitives et spirituelles avec elle. Puissent les joies de nos retrouvailles avec la Nature fonder un nouvel élan du peuple suisse pour la sauvegarde de ses forêts, de ses paysages et de ses écosystèmes sauvages comme il l’a fait en approuvant en 1987 l’initiative de Rothenthurm pour la protection des marais, en 2012l’initiative de Franz Weber « pour en finir avec les constructions envahissantes de résidences secondaires» et tout récemment en refusant la révision de la loi sur la chasse qui aurait fragilisé des espèces sauvages emblématiques !
Puisque les autorités politiques ont été capables de prendre des mesures exceptionnelles contre un virus de passage, il est temps qu’elles se montrent aussi déterminées contre des dangers écologiques bien plus graves et qu’elles s’engagent pour une protection efficace de la Nature. En aidant la Fondation Franz Weber et Helvetia Nostra à les en convaincre vous participez à la construction d’un monde nouveau, prospère plus résilient et plus beau.
Philippe Roch