La journée mondiale de l’eau remet sur la table la revendication du droit à l’eau, concept flou qui cache des luttes idéologiques sur la propriété des ressources en eau, mais qui occulte complètement la question essentielle, celle de nos devoirs envers l’eau, car il n’existe aucun droit qui ne soit associé à un devoir. Nous avons trois devoirs envers l’eau :
Ne pas la gaspiller, dans nos vies quotidiennes, même lorsqu’elle est abondante, mais aussi en limitant l’irrigation des cultures agricoles qui utilisent 80 à 90 % de l’eau consommée dans le monde.
Ne pas la polluer. Les principaux polluants sont les engrais, les pesticides, les décharges et les micropolluants chimiques que nous utilisons dans notre vie quotidienne. Il faut interdire les produits chimiques qui ne se dégradent pas entièrement, promouvoir une agriculture biologique et remettre en question le déversement dans l’eau de nos déjections, qui peuvent très bien être compostées.
Protéger et gérer durablement le cycle entier de l’eau. L’eau tombe du ciel, généreusement, mais elle a besoin d’être accueillie avec douceur sur des sols sains pour être filtrée, stockée et redistribuée régulièrement. Les déforestations, le surpâturage, l’assèchement des zones humides et l’agriculture intensive ont rompu le cycle de l’eau.
C’est seulement lorsque nous aurons assumé ces devoirs qu’il y aura assez d’eau à partager pour les besoins essentiels. Nous pourrons alors légitimement revendiquer un droit à l’eau pour tous.