Par les frimas qui courent je distribue chaque jour quelques poignées de maïs à la lisière de la forêt, devant ma maison. Toute la journée les oiseaux m'offrent un magnifique spectacle de vie et de beauté. Le soir venu, c'est un gros sanglier qui se met à table. Bien visible sur la neige il mange chaque grain que les oiseaux ont laissé. Sa silhouette à côté du tronc du vieux peuplier me relie aux temps immémoriaux, lorsque les Celtes identifiaient le sanglier avec le Druide. C'est pour cela que l'on voit souvent l'effigie du sanglier dans les églises romanes primitives construites par les moines irlandais de tradition celtique.
Je me pose alors la question de la relation entre ces animaux et nous. Il y a bien quelques différences : j'ai perdu la plupart de mes poils, j'utilise un ordinateur et je me pose vraisemblablement plus de questions que ce sanglier qui prend la vie comme elle vient. Qui est le plus sage ?
Notre parenté avec ces êtres plus simples, plus spontanés, jamais méchants, jamais pervers explique la complicité que les enfants développent avec les animaux. Sur ce plan je suis resté un enfant et j'en appelle aux adultes raisonnables que vous êtes devenus : ne pouvons.-nous pas manifester plus d'attention, plus d'affection envers nos frères et s?urs les animaux qui sont animés du même souffle de vie que nous, de la même âme ? Laissons-leur la tranquillité et l'espace de nature sauvage dont ils ont besoin.