Triste anniversaire ! Il y a 160 ans 1 million de personnes mourraient en Irlande, et 1 million devaient émigrer, à cause d'une famine provoquée par le mildiou de la pomme de terre, dans une population miséreuse de petits fermiers qui dépendait totalement de ce tubercule. Trois facteurs se sont combinés pour aboutir à ce désastre : la surpopulation, la dépendance d'une seule culture, et la détérioration du climat.
Nous sommes peut-être en train d'emprunter le même chemin, à l'échelle mondiale. L'agriculture industrielle nous fait dépendre de quelques variétés de riz, de blé et de maïs, ce qui rend ces cultures fragiles en cas de maladie ou de changements climatiques. La population à nourrir a doublé depuis 1960 et quadruplé depuis 1900, et les terres cultivables diminuent, à cause des sécheresses et des inondations selon les régions.
La conquête de nouvelles terres sur des espaces naturels nous prive des réservoirs de la biodiversité, seuls capables de régénérer nos plantes domestiques, et la mondialisation déstabilise les marchés locaux au détriment des petits paysans qui sont les gardiens de la variété génétique des plantes cultivées.
Il faut prendre trois mesures pour éviter un Black 47 planétaire : maintenir de vastes espaces naturels, stabiliser et progressivement réduire la population humaine, et soutenir une agriculture locale, diversifiée, en harmonie avec la nature.