La route tue chaque jour 3'600 personnes dans le monde, soit 1'300'000 (un million trois cent mille) par an, c'est-à-dire quatre fois plus que les guerres. Encore pire, chaque année 50 millions de personnes sont gravement blessées sur la route, dont 1/3 restent handicapées à vie.
Nous pourrions pourtant prendre des mesures simples, qui ne remettraient même pas en question la circulation automobile, mais la rendraient plus raisonnable et plus sûre, par exemple, limiter la vitesse à 60 km/h sur les routes et à 100 km/h sur les autoroutes, contrôler systématiquement la vitesse et punir sévèrement les contrevenants, poursuivre les comportements dangereux tels que les dépassements intempestifs, la conduite agressive ou l'utilisation des pistes cyclables par les motos, décourager les déplacements pendulaires motorisés, développer partout des liaisons simples, directes, fréquentes par les transports publics, donner la priorité aux piétons et aux cyclistes et multiplier les zones de modération du trafic.
Pourriez-vous dire que de telles mesures sont exagérées en regardant dans les yeux les parents d'un enfant tué sur la route, un accidenté handicapé à vie dans sa chaise roulante ou un enfant qui a perdu sa mère dans un accident ? Quelques minutes de gagnées valent-elles tant de vies brisées, détruites ? S'opposer à de telles mesures rend complice de ces innombrables drames humains.