Je me réjouis à chaque printemps de cueillir des orties pour préparer une soupe verte : orties, ail des ours, ciboulette, et pommes de terres pour adoucir l'ensemble.
Grâce à ses racines traçantes et à une prolifération de graines minuscules, elle a une stratégie de survie qui a empêché l'humanité de l'éradiquer. Et heureusement, car l'ortie est aussi une plante médicinale de premier ordre, contre les hémorragies (une bouillie d'ortie arrête immédiatement un fort saignement de nez), contre les rhumatismes ou comme fortifiant.
L'ortie permet la préparation d'un purin très stimulant pour les légumes du jardin et les plantes ornementales. Je répands également chaque année des orties broyées sur mes lignes de pommes de terre, pour en éloigner les doryphores. Coupée, l'ortie constitue un aliment riche et apprécié des lapins, des moutons et autres herbivores.
L'ortie est aussi la plante nourricière de très beaux papillons comme le Vulcain ou la Petite Tortue , dont les chenilles se nourrissent de ses feuilles. Un buisson d'orties forme un refuge bien protégé pour les escargots, les reptiles et de nombreux insectes.
Autrefois les fibres des tiges adultes servaient à la confection de draps, de cordes et de filets de pêche.
Quelle plante merveilleuse ! Ne mérite-t-elle pas une petite place au fond du jardin ou au pied d'un buisson dans le parc public ?
Philippe Roch