deux philosophes, Leibniz (1646 ? 1716) et Robert Hainard
(1906-1999), ont suggéré qu'une pierre pourrait bien avoir la conscience
totale, plus complète, plus universelle que celle d'un être humain. Le
raisonnement tient debout.
Le réformateur Jean Calvin (1509 ? 1564) expose dans « L'institution
de la religion chrétienne » combien la diversité et la beauté de la
nature sont l'expression de la générosité et de la bonté du Créateur. Il
écrit également que l'homme a la responsabilité de veiller au bien-être
de toute la création.
Le projet d'un bâtiment de mille mètres de haut à Dubaï nous rappelle
le mythe de la tour de Babel. Selon le texte de la Genèse (11, 1-9)
vieux de 2'500 ans, les hommes ont voulu construire une tour gigantesque
pour atteindre le ciel. Leur arrogance a fini en disputes, l'ouvrage
n'a pas pu être achevé et il est tombé en ruines.
Quel automne magnifique, spectacle de couleurs, concert de chants
d'oiseaux, senteurs d'humus mêlées aux parfums des fleurs de lierre !
Les tracteurs conduisent les derniers chargements de raisin et une foule
de tournesols, la tête penchée, gorgés d'huile attendent la moisson
prochaine.
Je pense à cette devise de solidarité lorsque je me penche sur les
raisons profondes de la crise écologique marquée par la perturbation du
cycle de l'eau et du système climatique, la dégradation des sols et la
disparition massive d'espèces.
Par les frimas qui courent je distribue chaque jour quelques poignées
de maïs à la lisière de la forêt, devant ma maison. Toute la journée
les oiseaux m'offrent un magnifique spectacle de vie et de beauté. Le
soir venu, c'est un gros sanglier qui se met à table. Bien visible sur
la neige il mange chaque grain que les oiseaux ont laissé.
fait fleurir le plancher de sa chambre et les meubles de sa maison.
Pendant des millénaires la civilisation européenne a intégré la nature
dans une vision cosmique et holistique, que le rationalisme matérialiste
a fini par détruire. Au-delà de la connaissance scientifique,
inspirons-nous des anciennes légendes pour vivre le caractère sacré de
la nature.
Nous fêtons cette année les 400 ans de la première observation du
ciel à l'aide d'une lunette par Galilée, et les 200 ans de la naissance
de Darwin, deux scientifiques remarquables, tous deux condamnés par les
autorités religieuses de leur temps. Il n'y a pourtant pas a priori
d'incompatibilité entre science et spiritualité.